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Publireportage  03.03.2012
Buchtipp / Lu pour vous
La bénichon: bonne chère et identité fribourgeoise


Lu pour vous:

La bénichon : bonne chère et identité fribourgeoise

Anne Philipona Romanens, Jean-Pierre Papaux: Chantons, dansons, bénichonnons. Hier et aujourd’hui. Editions La Sarine, Fribourg, 2011. 144 pages, 55 francs.


Cuchaule et moutarde de bénichon, ragoût d’agneau et jambon à la borne, bricelets et meringues à la double crème : autant et davantage de spécialités régionales que les Fribourgeois retrouvent chaque année dans leurs villages à l’occasion de la bénichon. L’ouvrage récemment paru Chantons, dansons, bénichonnons consacré à cet élément typique des traditions vivantes du canton de Fribourg présente les richesses culinaires et la convivialité de la grande fête du début de l’automne, en les replaçant dans leurs contextes historique et socio-culturel.

La bénichon – le terme a la même origine latine que «bénédiction» – se tient dans tout le canton de Fribourg, dans la partie alémanique sous le nom de «Chilbi», (Kirchweihe) est en soi d’origine religieuse. Celle-ci s’est estompée avec l’évolution de la société, cédant de plus en plus la pas au caractère convivial et festif de l’événement. C’est même cette évolution de la bénichon qui selon les auteurs de l’ouvrage a jusqu’à ce jour assuré la pérennité de cette fête.

Pour en parler, Anne Philipona Romanens et Jean-Pierre Papaux, historiens tous deux bien ancrés dans leur terroir gruérien, ont passé en revue les documents officiels comme aussi les récits des participants qui jalonnent l’histoire de la bénichon, depuis plus de 500 ans. On y retrouve de façon récurrente un regard sévère porté par les autorités sur le plaisir de manger, boire et danser qui, d’un siècle à l’autre, faisait craindre des débordements. Sous l’ancien régime, c’est dans l’optique des mœurs que la fête dérangeait, tandis qu’autour de 1890, l’Etat estimait devoir mettre le holà surtout à cause de la désertion des ateliers durant les fêtes prolongées de la bénichon.

Pour parler d’une tradition vivante, les auteurs ont voulu faire revivre le passé mais faire une part aussi à la façon dont est vécue la bénichon aujourd’hui, la façon dont elle a pu rester un élément d’intégration d’une population aujourd’hui en forte croissance. Un chapitre entier présente les principaux plats et friandises de la bénichon avec photos et recettes qui mettent l’eau à la bouche du lecteur.

Même l’aspect nutritionnel du menu de la bénichon est abordé, les différents plats apportant – s’ils sont pris sans excès – quelque 2200 calories. Les auteurs se réfèrent là à une diététicienne, selon laquelle «avec une bonne hygiène alimentaire au quotidien, il n’y a aucun souci à profiter d’un tel menu». Au contraire, est-il précisé, «puisque le plaisir fait aussi partie de la diététique». (texte: Alain Grandjean)
(gb)
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